A droite de l'entrée du bâtiment vous pouvez voir un escalier de pierre s'enfonçant vers le mur d'enceinte du fort, l'ouverture obstruée par une lourde porte de bois à deux battants, l'escalier semble mener vers une cave ou tout du moins une zone plus souterraine de l'installation.Alors que vous entrez, poussant avec plus ou moins de difficulté les lourds battants, vous découvrez que le passage continue de descendre, l'escalier ouvragé ayant laissé place à des marches directement sculptées dans la roche. Le passage lui-même est plongé dans l'obscurité la plus totale et s'enfonce longuement dans les entrailles de la montagne, les marches perdant peu à peu la rigueur de leurs traits, comme si les sculpteurs avaient commencé à privilégier la rapidité de leur oeuvre à sa qualité. Etrangement, malgré le froid pénétrant qui règne entre les murs de pierre, nulle glace ne vient pourtant orner la roche de même que nulle humidité ne vienne altérer l'air.
Après quelques minutes de marche vous pouvez enfin sentir une modification dans cette monotonie, les marches commencent en effet à s'élargir sur leur coté droit tandis que le gauche se raccourci peu à peu, signalant un lent virage sur la gauche avant qu'enfin, la pénombre ne commence à s'estomper, vous laissant petit à petit découvrir les contours de vos membres frigorifiés.
Vos pas débouchent enfin dans une vaste salle, les murs composés de glace illuminés par une lueur terne d'un blanc teinté de bleu par la glace. Circulaire, la salle apparait comme faîtes par la nature, au contraire du moyen par lequel vous y avez accédé. L'air s'y trouve lourd, immobile, le seul mouvement de l'ensemble étant provoqué par votre propre respiration.
Finalement, vos yeux se posent sur l'objet trônant au centre de cette étrange pièce, de forme ovale, haut comme un bras d'asura et large à sa base comme une tête de ceux-ci il repose sur un présentoir ouvragé, gravé de fresques visiblement épargnées par le temps. L'objet aurait tout de la roche si ce n'était la douceur de ses courbes et sa couleur, d'un bleu-vert soyeux, captant la moindre lumière pour en reproduire un reflet diffus à sa surface.
[Texte de Jester.]