Allongé sur son lit, il observait la douille vide dans sa main. D'une impulsion du pouce il la vit sauter, presque toucher le plafond dans un tintement métallique, avant de la rattraper.
Les heures défilaient.
Le sommeil n'était toujours pas au rendez-vous.
Dormir semblait être une option mise de coté pour ce soir, quand bien même son corps hurlait au repos, son esprit lui n'arrivait aucunement à trouver le calme nécessaire à l'endormissement.
Phaleri observait la douille, qui semblait à son image actuelle... vide.
Les évènements semblaient le rattraper, et ses discussions interminables avec Ceytis n'avaient finalement que pour conséquence de l'amener un peu plus à accepter l'évidence, et à se comprendre.
Pour autant qu'il soit habitué a la peur, pour autant qu'il ait eu son quota de danger et de risques ... intérieurement il était effrayé. Cette peur de l'inconnu, il l'assimilait à un saut dans un gouffre dont la profondeur n'était pas quantifiable. Un gouffre qui s'enfoncait vers l'infini, et dont il trouvait à la fois la crainte de ce qu'il y trouverait, et un sentiment rassurant. Un ressenti apaisant qui semblait soulager ce sentiment d'oppression qui souvent l'étreignait.
Qu'allait-il devenir de lui?
Intérieurement, il voyait cela comme une petite mort... en espérant que ce ne soit pas une grande.
Il s'imaginait soulagé, changé par ce poids disparu sur sa poitrine, et renaître en quelque chose de différent... mais le changement l'inquiétait. Le torturait.
Il se sentait l'esclave obligé d'une chose dont il n'avait aucune idée de si oui ou non il arriverait à la contrôler.
Il s'imaginait libre.
Il n'était que depuis le début prisonnier des chaines de ses enseignements.
Et il savait très bien qu'il ne ferait qu'échanger ses liens contre d'autres, en les espérant plus à son gout.
La douille repartit une nouvelle fois en l'air, les premiers rayons du jour faisaient briller la neige environnante.
Le sommeil n'était toujours pas là.
Une porte s'ouvrit dans le couloir, quelques pas, dont il n'arrivait pas à reconnaître avec clareté l'origine...
En soupirant, il se leva, posa son regard sur le plan étalé sur sa table de dessin vegetale, et retraça du doigt le pourtour de la mine en devenir.
- "Clic... Boum".